Los Angeles

L'infinitif des anges

6:00 A.M. Toulouse Blagnac

des écritures inconnues

Amsterdam Schiphol

LAX

des avions dans le ciel /
l'armada des désirs

J’ai froid. J’ai pris un avion. Par le hublot, au-dessus des nuages, le jour se lève. Je sais alors où l’Est se trouve : à ma droite, de l’autre coté de mon hublot. Je pars vers l’Ouest.

Dormir, m'éveiller au milieu de ma solitude, à mille mètres au dessus du sol. Légère panique. Mais contrôlable dès lors que je trouvais des points d’appui et que j’en éprouvais mentalement la consistance.

Perdu entre ciel et terre, entre rêve et réalité ; désirs absurdes entre le plein et le vide, entre quelque chose que je quitte et le rien que je rejoins.

Il ne fallait pas trop penser ou s’oublier dans le réel, faire fonctionner les choses comme elles devaient l’être. Habiter s’habituer.

S’oublier dans la normalité des choses

Tout voyage solitaire est un retour à l'infinitif

inconnues

L'infinitif des anges

Trace(s)

Des écritures inconnues

ask the dust

ask

CAMILLA

je cours sur Los Angeles

L'INFINITIF DES ANGES

OUVRIR L'ESPACE

Des signes parmis nous

de la musique

ou sois la lumière et oublie le chemin

Venice BLVD. Le véritable labyrinthe c’est la ligne droite.

Les angles égrainent des présences : Lincoln BLV, Wade street, Fairfax AV…

Perdre la mémoire et ne pas l’oublier. Mémoire de sa perte.

C’est la mémoire qui habite, qui trace l’espace en dessinant des cercles. C’est sur des cercles qu’on habite.

Chez soi sur le cercle habiter. Le véritable labyrinthe c’est la ligne droite, savoir que j’ai perdu la mémoire.

Devenir on. Ne plus pouvoir conjuguer en première personne l’être au présent, ne plus pouvoir rallier par le cercle des mémoires le passé et le futur de l’habiter au présent du Je.

Devenir on, l’infinitif et l’événement.

marcher parcourir avaler

faire des cercles

répéter

Deux lignes droites à 90 degrés

Stop requested

La musique. De la musique ouvre l’espace. Trace dans ce qu’elle matérialise d’abord –l’éther qui la supporte et la porte- des lignes de fuite.

Dans l’espace, la musique trace.

Elle fait de l’espace une fuite, au fil de laquelle je suis ailleurs comme ici. Vacant et nulle part.

Changer de plan, perdre l’habitude, ne plus habiter.

Alors être partout, tout le monde.

Desert song

may be nothing

Attendre les heures
dans des rues désertes

Les accès internet

Public library Venice BLVD / Small coffee on Abbot Kinney

1$

Main street / Book store

Old black man / "ma femme est française"

j'ai rendez-vous dans une heure

"Where you come from ?"

des écritures inconnues

desert song

"Voulez-vous coucher avec moi ?"

The girl of the Venice Beach Hostel

Avancer dans l'ombre

Frayer les limites de l'indiscernable

Se faire et se défaire. Devenir. Se laisser faire

N'être rien... devenir le vent, l'onde souterraine des eaux, le sourire des filles

On ne sait pas ce que l'on cherche et on ne trouve rien

5 P.M. aller voir le soleil saigner sur la mer

Gun shooting sur Windward AV.

cinéma de minuit

ça saigne sur le trottoir

On meurt sur Windward AV.

Je cours sur Los Angeles

Etre le vent l'espace et la poussière

Combler la trace

Marcher toujours ne pas s'arrêter

Un espace où ne peut se tracer le cercle des noces antiques du terme et de l'initial.

Un espace où ni le début ne cherche la fin où ni la fin n'attend le début.

Le mouvement est celui de la syncope -infini alors.

Il y a un raté qui ne cesse de se rater, ouvrant toujours plus d’espace.

De l'infinitif à l'infini, la fin ne conjugue toujours-déjà plus l'initial.

Du cercle antique de la perfection du moi à l'errance sur la ligne droite infinie du on.

L'infinitif des anges

Je cours sur Los Angeles

Ouvrir l'espace

Comme enfant, j’aimais, sur les balançoires, m’adonner au vertige ; abandonnant ma tête sous la ligne de flottaison, pourvu que toujours les mains tiennent bien la corde et l’axe droit.

Le temps des fêtes et un temps divin. Venu de la pitié divine pour la douleur des hommes. Les forces dionysiaques dans les belles formes apolliniennes.

Expire au dernier soleil un sourire sous lequel si longtemps je me suis tenu resplendissant des airs que tu prenais pour me séduire.

Maintenant qu’il n’est plus, il est temps –au ciel de ton sourire- de m’y jeter dedans.

Devenir le sourire des filles et le ciel qui les éclaire.

Etre tout le monde

C'est le jeu qui est sérieux

Platon, Les Lois

Camilla

Des ecritures inconnues

ASK THE DUST

Camilla

Demande etc...

Et dessous le lainage laiteux des nuages à peine filé.

Le ciel comme une bille d’agate.

Et dessous la mer dont les plus grands tourments sont d’ici réduits aux plus calmes ridules d’une jeunesse bleutée.

Et les déchirures se font paix. Et passent les grands mystères pour ironie d’enfant.

Et les avions tracent le ciel d’une écriture inconnue

Des écritures inconnues

La terre s'allège de ma présence lorsque le ciel s'épaissit d'une trace

et la ligne d'univers est ce chemin qui ne mène nulle part

Ce que l'on cherche

où l'on ne trouve rien

On ne sait pas ce que l'on cherche

et on ne trouve rien

"Says like the français

Bonsoir regrets. A demain A demain..."

Ce que j’ai à dire je ne saurais le dire dans votre langue et vous ne sauriez le traduire de la mienne sans en perdre quelque chose.

Il faut donc garder le silence et faire le poète. Tout seul pour tout le monde. Exprimer au-delà des mots ce qui ne peut se dire. Garder le silence dans l’ouvert du cœur qu’y soit dit l’essentiel de mon ardeur pour votre monde.

Lost in translation

on ne sait pas ce que l'on trouve.

"Call me in the morning"

"Ton futur a très possible..."

"Allons parler demain..."

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